4.2. Systèmes quotient
Quotients de systèmes relationnels
Etant donné un langage relationnel L et deux L-systèmes
E et F, un quotient de E vers F est un morphisme surjectif f
: E↠F tel que Lf[E] =
F. On dit aussi que le système F est un quotient de E par ∼f.
Cette condition définit F par E et f,
comme la plus petite L-structure sur F telle que
f ∈ MorL(E, F).
Pour toute toute relation d'équivalence R sur E, l'ensemble quotient
E/R reçoit la L-structure E/R définie par
LR⃗[E], faisant de (R⃗)
un quotient de E vers E/R.
Alors pour tout h : E → X,
R ⊂ ∼h ⇒ (h ∈ MorL(E,X) ⇔
h/R ∈ MorL(E/R,X)).
Puis si L est un langage algébrique, la condition pour qu'un f : E↠F
entre L-systèmes soit un quotient, s'écrit
{(Lf(x),f(y)) | (x,y) ∈ E}
= F.
Cela implique∀B⊂F, B ∈ SubLF ⇔ f *(B) ∈ SubLE.
Tout morphisme d'un système sériel vers une algèbre partielle est un quotient
vers son image, qui est une algèbre stable.
Quotients dans les catégories concrètes
Le concept de quotient a une définition équivalente exprimable pour toute catégorie concrète C,
similaire au concept de plongement en
échangeant les côtés. Cela peut s'expliquer en étant le même concept que celui de plongement
dans la catégorie opposée, le caractère concret de la catégorie
étant réexprimé comme un lien avec la catégorie des ensembles, indépendamment des détails de la
catégorie des ensembles, ainsi remplaçable par toute autre catégorie, à savoir la catégorie opposée
à la catégorie des ensembles.
Ainsi, un quotient de E vers F dans C est un morphisme surjectif f :
E↠F tel que, ∀CX, de façon équivalente
Mor(F,X) = {g∈XF | g⚬f
∈ Mor(E,X)}
Mor(F,X) = {h/f | h
∈ Mor(E,X) ∧ ∼f ⊂ ∼h}
{h ∈ Mor(E,X) | ∼f ⊂ ∼h}
= {g⚬f | g∈Mor(F,X)}
Toute rétraction est un quotient.
Congruences
Etant donné un langage algébrique L, une congruence sur un
L-système E est une relation d'équivalence R sur E telle que, de façon équivalente
- R ∈ SubL(E2)
- Le système quotient E/R est une algèbre partielle.
- Il existe un morphisme f : E → F où F est une algèbre partielle
et ∼f = R.
Preuve d'équivalence. Soit f
: E → F telle que ∼f = R, et K = {(Lf(x),f(y)) |
(x,y) ∈ E}.
R ∈ SubL(E2) ⇔
(∀s∈L, ∀(x,y),(x',y')∈sE,
Im(x⊓x') ⊂ R ⇒ (y,y') ∈ R)
⇔ (∀(x,y),(x',y') ∈ E, Lf(x) =
Lf(x') ⇒ f(y) = f(y')) ⇔
K est fonctionnel.
Si K = F, cela signifie que F est une algèbre partielle. Sinon,
f ∈ MorL(E,F) ⇔ K ⊂ F ⇒
(F est une algèbre partielle ⇒ K est fonctionnel).∎
Ainsi, le quotient de toute algèbre ou autre système sériel par une congruence, est une
algèbre. Dans ce cas, une congruence peut être essentiellement décrite comme une
relation binaire satisfaisant les axiomes de l'égalité.
Quotients de modules
Les quotients de modules ne sont pas toujours des modules.
Mais pour tout langage algébrique L, tout L-système E, et tout L-système
équationnel (K, b), où b : V→K, V est sans structure et
ACV est vérifié, si E est un b-module alors son quotient par toute
congruence est aussi un b-module.
Preuve.
Soit f : E ↠ F un quotient vers une algèbre partielle F.
∀u∈FV, ∃v∈EV, f⚬v = u ∧
∃g∈MorL(K,E), g⚬b = v
∴ f⚬g⚬b = u.
L'unicité est déjà vue.∎
Cette preuve nécessite seulement que f soit un morphisme surjectif, pas précisément
un quotient. En pratique, cela ne sera utilisé qu'avec des quotients. En effet, f est un
quotient pour la plus petite structure de F qui fait de f un morphisme ; de plus
grandes structures préservent l'existence ; la preuve d'unicité utilise que F reste
une algèbre partielle, mais quand E est sériel (comme il arrive souvent), cette hypothèse
implique que f est de toute façon un quotient.
En fait, l'hypothèse ACV n'est pas nécessaire, car les systèmes équationnels
infinis seront considérés comme équivalents à des ensembles de systèmes finis, où le choix fini s'applique.
Intersections de congruences
Sur tout L-système E, toute intersection de relations d'équivalence est une relation d'équivalence ;
et toute intersection de congruences est une congruence.
Cela peut être vu comme un cas d'intersection de parties
stables, comme les relations d'équivalence
sont les relations stables par une structure, et de même pour les congruences. Mais voici un
autre point de vue sur cela:Soit ∀i∈I,
fi ∈ MorL(E,Fi), P =
∏i∈I Fi et g = ⊓i∈I
fi ∈ MorL(E, P). Alors
∼g = ⋂i∈I
∼fi.
Si tous les Fi sont des algèbres partielles alors P
est aussi une algèbre partielle, ce qui explique que ∼g est une congruence.
Soit G = Im g ⊂ P. Comme tout morphisme, g sera un quotient vers son
image G si E est sériel et P est une algèbre partielle, mais pas nécessairement sinon.
Soit ∀i∈I, hi = πi|G
∈ MorL(G,Fi).
Alors fi = hi⚬g. Comme pour tout composé de
morphismes, si fi est un quotient alors hi est aussi un quotient.
Congruence minimale
La congruence minimale sur tout L-système E est l'intersection de toutes ses congruences.
Notons-la ≃E, ou simplement ≃ lorsque E est donné par le contexte. C'est l'égalité
si et seulement si E est une algèbre partielle.
Appelons condensé de E son quotient par sa congruence minimale, et πE
la surjection naturelle dessus:
⤓E = E/≃
πE = ≃⃗E : E ↠ ⤓E
(⤓E, πE) est initial dans la categorie des (X,f) où X est une
L-algèbre partielle, f ∈ MorL(E,X),
et Mor((X,f),(Y,g)) = {h ∈ MorL(X,Y) |
h ⚬ f = g}
Mor((⤓E, πE),(Y,g)) = {g/πE}
La congruence sur E engendrée par toute relation d'équivalence R est la préimage de
≃E/R par R⃗.
Dans la categorie des algèbres partielles, le coproduit
est donné par le condensé de l'union disjointe.
Condensé de systèmes injectifs
Pour tout L-système injectif (E, tGr ψE),
sa congruence minimale ≃E est 〈𝛿E〉L,
et ⤓E est injective.
Preuve:
ψE = σ ⊓ l
F = E2
∴ F = {((σ(x), lx⊓ly), (x,y)) |
x ∼σ y}
R = 〈𝛿E〉L =
𝛿E ∪ F*(LR) ⊂ F
(*) ∀(x,y)∈R, (x = y ∉ Dom ψE) ∨
(x ∼σ y ∧ Im(lx⊓ly) ⊂ R).
S = {(x,y)∈F | ∀z∈R⃖(y), zRx}
∀(x ∼σ y),
∀z∈R⃖(y), z ∼σ y ∧
Im(lz⊓ly) ⊂ R
∴
(Im(lx⊓ly) ⊂ S ⇒
Im(lz⊓lx) ⊂ R ⇒ zRx)
𝛿E ⊂ S ∈ SubL F ∴ R ⊂ S
R étant réflexive et Euclidienne à gauche
est une relation d'équivalence. C'est donc ≃E.
D'où par (*) l'injectivité de ⤓E.∎
La formule R = 𝛿E ∪ F*(LR)
est équivalente à
R⃗ ∈ MorL(E,℘(E)) ∧ ∀x∈E\Dom ψE,
R⃗(x) = {x}
où φ℘(E)(s,u) =
{x∈OD | σ(x)=s ∧ lx∈∏u}
ce qui détermine R lorsque E est un brouillon.
La formule (*) exprime R
⊂ 𝛿E ∪ F*(LR), et est équivalente à la
conjonction de
- ∀(x,y)∈R, x ∉ Dom ψE ⇒ x = y
- ∀(x,y)∈Dom ψE, xRy ⇒
(x ∼σ y ∧ Im(lx⊓ly) ⊂ R).
Si R est une relation d'équivalence, 2. dit que la structure de E/R est injective, tandis que 1.
signifie qu'il a les mêmes variables que E. Ainsi dans un brouillon, les relations d'équivalence
satisfaisant (*) sont celles des morphismes préservant les variables vers un autre brouillon.
Ainsi, la congruence minimale
d'un brouillon est sa seule congruence par laquelle le quotient est un brouillon (fonctionnel) de mêmes variables ;
c'est la préimage de = par tout morphisme préservant les variables vers un brouillon fonctionnel.
4.3
Trajectoires par des ensembles de transformations
Pour tout ensemble de transformations L ⊂ EE, vu
comme ensemble de symboles de fonctions interprété dans E,
∀x∈E,
〈{x}〉L = {f(x)|f∈〈L〉{Id,⚬}}
∀X⊂E,
〈X〉L = ⋃f∈〈L〉{Id,⚬} f[X] = ⋃x∈X 〈{x}〉L
Comme sera formalisé plus tard, la raison est que les deux ont la même signification :
l'ensemble de tous les composés de tout nombre de fonctions dans L,
appliqué à tout x∈X. Mais voici une simple preuve, notant
A=〈X〉L, M=〈L〉{Id,⚬}
et K={f(x) | (f,x)∈M×X}:
Preuve de A ⊂ K
IdE∈M ∴ X⊂K
∀g∈L, ∀y∈K, ∃(f,x)∈M×X,
y=f(x) ∧ g⚬f∈M ∴ g(y) =
g⚬f(x)∈K
K ∈ SubLE
Preuve de K ⊂ A
L ⊂ {f∈EE| A ∈
Sub{f}E} = End{A}E
∈ Sub{Id,⚬}EE
M ⊂ End{A}E
∀f∈M,
X ⊂ A ∈ Sub{f}E
∴ f[X] ⊂ A. ∎
4.8
Lemme d'injectivité.
Si E est une L-algèbre partielle surjective
et F un L-système injectif alors ∀f ∈MorL(E,F),
- A = {x∈E | ∀y∈E, f(x) =
f(y) ⇒ x=y}
∈ SubLE.
- B = {y∈F
| !: f •(y)} ∈ SubLF
Donc si plus précisément E, F sont des algèbres,
{y∈F | ∃!: f •(y)} ∈ SubLF.
C'est essentiellement la même chose mais écrivons des preuves séparées.
La condition
f ∈MorL(E,F) se lit Im f ⊂
Dom ψF ∧
Lf|Dom φE =
ψF⚬f⚬φE.
- ∀x∈LA⋂Dom φE,
∀y∈E, ∃z∈φE•(y),
f(φE(x)) = f(y) ⇒ Lf(x)
= ψF(f(φE(x))) = ψF(f(y))
= ψF(f(φE(z))) = Lf(z)
⇒ x = z ⇒ φE(x) = y.
- ∀y∈F*(LB),
ψF(y) ∈ LB ∴ (!z∈Dom
φE, ψF(y) = Lf(z)
= ψF(f(φE(z))))
∴
!x∈Im φE=E, y = f(x).∎
4.10
Reconstruire les structures dans une catégorie concrète
Dans une petite catégorie concrète, les familles de relations
préservées sont précisément toutes les unions possibles de ceux-ci
: chaque symbole s de prédicat interprété en relations et préservé dans
la catégorie, coïncide avec l'union de ceux ainsi définis pour t
parcourant s à travers tous les objets K.
Cependant, la classe des systèmes relationnels obtenue même en
donnant ainsi "toutes les structures possibles" aux objets d'une
catégorie concrète donnée par ailleurs, comme la topologie, peut encore
admettre plus de morphismes que ceux dont on est partis (cette construction se comporte
comme une clôture).
Théorie des ensembles et fondements des mathématiques
1. Premiers fondements des mathématiques
2. Théorie des ensembles
3. Algèbre
4. Arithmétique et fondements du premier ordre
5. Second-order foundations
6. Foundations of Geometry
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4.2. Quotient systems